Salaga

Histoire

Et ainsi, comme le synonyme d’un dernier son marquant la fin d’un conflit de sang et de larmes… Tous firent preuve de mutisme, ne laissant qu’au théâtre de l’avènement ce dernier grincement de métal… Une légère bribe d’un murmure sourd naissait, dansant avec l'ambiance faussement silencieuse qui régnait à l’agonie de cette guerre… Puis s’éloignant comme un écho fuyant pour ne laisser que le vide… L’épée avait rallié son fourreau.

_____________________


Les premiers frémissements de la vie, soignés par le baptême de l’air gagnant la cage thoracique. Les premiers mouvements des extrémités de petits doigts, jusqu'au premier soupir de lallation sorti d’une bouche, de muscles devenu assez fort pour supporter un corps sur ses des pattes arrières, de la découverte du goût, des couleurs, de ses capacités… des émotions... joie, douleur, peur, tristesse, colère, dégoût, surprise, haine, amour…
Tout ce cursus de découverte n’est qu’une fabulation pour l’hôte de l’histoire que je m’apprête à vous conter. Remontons notre temps actuel aux prémices de la mémoire de celui qui se nomme Salaga.

Ouvrant avec toute la peine du monde ses paupières, comme s’il s’agissait là de sa toute première fois, le Mashinjin, qui n’avait même pas conscience de ceux qu’il était, contemplait aussi bien que sa faiblesse le lui permettait les éléments l’entourant. Découvrir, ressentir, penser… Comme si la création de son être même commençait aujourd’hui. D’abord ce fut ses mains, et la compréhension instinctive de sa possession sur les extrémités de celle-ci et l’aperçu des possibilités des ses phalanges, s’étendant ensuite très paradoxalement rapidement au reste de sa chair… Et c’est à ce moment qu’il les perçut les premiers marmonnements de voix tout autour de lui, des flots d’abord superflues et simplement incompréhensible, qui juxtaposés prenait formes à son esprit, si bien que les sons devinrent des onomatopés, des mots, des liaisons des… phrases ! Mais comment cela se peut-il…
Et c’est ainsi que l'apparent jeune démon muni d'un corps d'adolescent put répondre à toutes ses palabres à son égard. Alors que sa première locution émergeait une soudaine absence le tira dans ce dont on pourrait décrire comme un songe. Il voyait un nourrisson, un nouveau née... dans les bras qui jugeait attendrissant d’une mère… Sans pouvoir l'expliquer, il comprenait ce qu’il voyait, il comprenait la situation et les notions même se jouant à lui. Il voyait l’enfant rigoler, pleurer... cet enfant c’était lui ? Mais comment... Et qui était cette personne dont le faciès était masqué par une lumière éblouissante ? Pourquoi ? Pourquoi n’avait-il pas le droit d’en voir davantage… Il revient alors à lui, au milieu d’un monde qu’il ne distinguait pas, de personne qu’il ne distinguait pas, il ignorait tout. Avec un souffle haletant, sa vision se ternissait comme une brume matinale venant couvrir un paysage et il fermi les yeux…

Bien des mois, bien des années ont passé depuis cet éveil, notre être déchu avait été recueilli par les mêmes personnages qui avait fait sa rencontre aussi bien hasardeuse que salvatrice. Plusieurs fois il fut sujet à ces troubles dysfonctionnels, beaucoup survenus durant les premières semaines mais il est bien remarquable maintenant de pouvoir en faire de nouvelles pour lui. En toute franchise, la toute dernière remonte à l'événement du dernier trouble. Cette péripétie survint après des semaines passées aux côtés de sa "famille", trouvé en même que le démon à la peau bleu, une épée avait soigneusement été emportée par l’un d’eux. Une épée comme seule possession. D’aucun ne sait pourquoi Salaga inclus, c’est à son premier contact que lui fut révélé sa dernière transe réminiscente. De celle-ci en découla un nom : Ama’ren. Le serment. Ce fut le seul mot que le mashinjin prononça vis à vis de cette vision mémorielle. Il n’en dit rien d’autre, à personne. 

Et nous en sommes revenu à notre temporalité, celle ou l’âge du monde des démons se persuade d’évoluer et d’éclore enfin. L’avènement d’un possible âge d’or qui culminera et imposera son ordre, et au milieu du scénario encore indéfini mais pourtant inéluctable, que deviendra notre démon nébuleux…

Caractère

Fourbe, vicieux, maléfique, ce genre de comparaison semble être tout défini pour énumérer notre personnage ? Il n’en n’est rien, enfin… Ne soyons pas hâtif ou déraisonné, ce n’est pas à proprement parler vrai, mais cela n’en demeure pas faux pour autant. C’est… compliqué de vous expliquer, le caractère d’une personne en comptant simplement sur des adjectifs qualificatifs, tout n’est pas simplement défini par des mots ou par un standard. Tout n’est sujet qu’à évolution, sujet à rencontres, sujets à éducation, sujets à situation… non ? Salaga est à ce point un sujet aussi mystérieux qu’épineux… Souffrant d’un grave traumatisme d’amnésie sur qui il est au fond de lui, cherchant des réponses à sa condition et sa raison d'existence en ce monde. Il ne réfléchit pas simplement comme pourrait le faire un démon pourvu de vices et c’est ce qui alimente sans cesse ses interrogations. Vous comprendrez peut être un jour, et son histoire aussi vague et confuse est elle pourra peut être vous permettre de trouver un semblant de réponse à cette controverse.
Alors pourquoi ai-je parlé de réponse en partie véridique. Lâcher prise. Vous savez cette sensation de se dire qu’il est possible de faire abstraction de ses tourments ? Peut être pour l'espace d’un court moment certes c’est vrai, et bien, dans ces instants, notre protagoniste n’avait qu'à suivre les modèles qui lui ont était donné, et la plupart d'entre-eux, pour ne pas bêtement employer le mot “tous”, s’avèrent avoir le vice en eux. Il n’est donc pas parfaitement insensible que Salaga est suivi et hérité peut être de quelques défauts… Mais tout ça vous le découvrirez en temps voulu.

Physique

Bien des adjectifs peuvent être greffés au noble personnage que nous nous apprêtons à dépeindre. Et pour cause, il n’est pas coutume de trouver pareille personne à chaque coin de rue, si tenté déjà que vous vous retrouviez face à un individu tel quel. Si jamais il en venait à ce que ce soit le cas, posez-vous des questions sur le type de rue dans laquelle vous déambulez. 
Au-delà d’un style vestimentaire qui n’a à proprement parler rien d'accommodant, où dans son ensemble les courbes rappellent une tenue d’aristocrate d’un temps ancien, les tons ternes pour ne pas employer sombre présentent notre cher personnage sous un sinistre jour. Ce n’est pas les quelques fioritures, aussi habilement coloré d’un rouge flamboyant soit-elle qui viendront chasser l’allure gothique prédominante qui s’en dégage. J’en tiens éventuellement pour cause principale, le sépulcral crâne qu’il arbore au niveau de son plexus, lui servant de liaison entre le haut de sa tenue et le bas. Accroché, dessus, une cape de fourrure avec laquelle il pavane. Le tour de sa silhouette est quasiment toute faite, nous pouvons poser une point final sur son épaulière gauche qui entre en synergie avec l’élément précédemment décrit. Ses mains et ses pieds, tous deux protégés respectivement par une paire de gants et de bottes en cuir.
Attardons nous plus en détail désormais sur l’organisme de notre actuel modèle, puisque rappelez-vous je vous ai dis plus haut qu’il ne serait coutume de rencontrer pareil faciès. Un teint austère, un visage fin et obscur… au fond de ce regard un charme algide d'où nous parvient la flamboyance de pupilles… qui sur ce visage paraissent irréelles… Tel est l’ardeur, ou plutôt la froideur de la peau bleutée de ce démon qui, malgré ses traits dignes d’un jeune homme s’ouvrant à la vie, cache en réalité une existence catégoriquement bien plus vaste. De longues mèches argentées viennent terminer de souligner le portrait de notre hôte, longues, si vastement longues qu’une jalousie naissante s’installe dans le cœur de toute dame posant un intérêt sur cette chevelure chimérique.